Des avocats espagnols dénoncent la "recrudescence" de la "répression" dans les territoires sahraouis occupés
Plusieurs membres de la Fondation Sahara occidental et de
l’Observatoire des droits de l’homme du barreau des avocats de Badajoz
(Espagne) ont dénoncé à Palma de Majorque (Iles Baléares) la
"recrudescence" de la "politique de répression et de harcèlement" menée
par le Maroc contre les militants sahraouis des droits de l’homme,
surtout depuis la répercussion internationale suscitée par la grève de
la faim observée par Aminetou Haidar.
"Mme Haidar a réussi a brisé un silence coupable et lâche en Espagne, et
son action a permis de mettre, de nouveau, au premier plan de
l’actualité la lamentable situation que vit depuis des années la
population sahraouie dans les territoires occupés du Sahara occidental",
a affirmé l’avocat espagnol Jose Maria de la Fuentes, lors d’une
conférence tenue samedi à Palma de Majorque sur les droits de l’homme
dans cette ancienne colonie espagnole.
Tout en qualifiant de "très grave" et "désespérée" la situation de la
population sahraouie dans les territoires occupés, il s’est toutefois
déclaré optimiste car "les choses commencent à changer", dans la mesure
où l’UE "envisage de reconsidérer son accord de pêche avec le Maroc et
de le conditionner de manière ferme au respect effectif des droits de
l’homme", a-t-il expliqué.
Pour sa part, Maria Rosario Garcia a souligné la nécessité de mettre à
profit cette "grande sensibilité" de la société civile espagnole envers
la juste cause sahraouie, ainsi que celle d’autres pays en Europe pour
que l’Espagne et la communauté internationale "exercent davantage de
pression" sur le Maroc pour permettre une "solution définitive" au
conflit sahraoui.
"Cette solution ne peut que passer par l’organisation d’un référendum
d’autodétermination du peuple sahraoui", a-t-elle affirmé.
Les observateurs espagnols ont relevé, par ailleurs, que "c’est grâce à
la pression internationale" que le groupe des sept militants sahraouis
des droits de l’homme, arrêtés en octobre dernier, a évité, pour le
moment, d’être traduit devant un tribunal militaire au Maroc.
L’Observatoire des droits de l’Homme de Badajoz envoie depuis plusieurs
années ses avocats, au Maroc, pour assister aux procès contre des
Sahraouis et des défenseurs des droits de l’homme dans les territoires
sahraouis occupés à l’effet de veiller au respect de leurs droits
fondamentaux violés par les autorités marocaines. (SPS)